Enfin j'ai pu poser mes mains et mon cul sur ma bécane après des mois d'emm.... physiques.
Arrivée à Nogaro à 17h mercredi, il fait beau. J'installe la remorque et le barnum aidé par les copains, nickel en trois quart d'heure.
Je fais la bise à Julie, je récupère les papiers d'inscriptions, je vais serrer la pogne des copains de ci de là.
J'apprend que Gimbert et Muscat roule dans notre groupe les deux jours. Va falloir serrer les miches et peaufiner les trajes.
Une petite soupe et au lit. Demain est un autre jour. :D
Jeudi 8 Mai,
8h
Je n'ai pas très bien dormi, malgré un couchage au top, j'ai pensé à ma fuite d'huile entre radia et échangeur qui m'a pourri la vie en septembre dernier. Normalement s'est réparé, mais pas encore testé sur piste, et puis mon alfano est chez le réparateur, bon, pas de chronos, tant pis.
Il fait beau, pas très chaud et ici, à Nogaro les confirmés roulent en dernier, ça laisse le temps pour se préparer et aller au briefing tranquillou, briefing que je suis scrupuleusement tous les jours, par respect pour les organisateurs, même si je connais par cœur les procédures et les conseils.
Sont présents les copains habituels, dans l'ensemble ils se maintiennent assez bien, mais ça grisonne ou blanchi sévère, ah ce ne sont plus des perdreaux de l'année! :P Gimbert et Muscat sont là, on se fait la bise, et déjà ils me chambrent " comment vont tes douleurs, tes lunettes, tes troubles de l'érection ? etc. etc. que du classique, mais c'est bon parce que ça évacue le stress et que je sais déjà que je vais rouler détendu et dans la bonne humeur.
9h40
Je prend la piste dans les premiers, le 1000 ronronne de plaisir, à fond dès la sortie de l'escargot et premier freinage prudent au bout de la ligne droite, ça va bien, je me crache dans les pognes et personne ne me double pendant deux tours, c'est bizarre ça! J'arrive au freinage de la ligne droite pour la troisième fois et là me passe en travers mi-piste avec au moins trente bornes de mieux Sébastien Gimbert et David Muscat et quelques autres énervés qui me collent classiquement 10 secondes au tour. Ah! les choses rentrent dans l'ordre. :) Le premier run se passe sans souci, je double un peu, je me fais doubler aussi. Une bonne roue en fin de run, il roule à peine plus vite que moi celui-la et j'en profite pour me laisser tirer :) Une KTM blanche. Drapeau à damiers, on rentre. Je mets la titine sur ses béquilles, couvertures chauffantes, je m'hydrate, je vais pisser. Ça y est, le processus est enclenché, le rituel des trois jours est en place. Penser à noter les réglages chassis et les pressions, vérifier les éventuelles fuites et l'état du pneu arrière, mine de rien ça prend du temps.
Débarque un grand, la soixantaine, "je t'ai suivi ce matin, on roule à peu près pareil, 1'44, j'ai une KTM blanche, si tu veux on roule ensemble." Vendu, je suis content, un type sympa, j'aurai une idée de mes chronos et si on est en 44 pour le premier roulage, ça devrait améliorer pas mal en deux jours. :D
Il faut être cons pour penser chrono à nos âges et dès le premier matin, oui, mais c'est bon et je vois dans le regard d'Alain (KTM blanche) qu'il est aussi gamin que moi
Les deux autres roulages du matin se passent sans problème, chaque fois que je mets gaz en grand, je me dis qu'il faudrait que je sorte le vélo du garage, je manque à l'évidence de cardio et le vélo ça donne en plus de la tonicité des membres inférieurs. Mais ça fait dix ans que je répète ça. Non sérieux, il faut que je m’entraîne. A midi, Alain m'annonce que l'on se traîne en 1'44", bon, comparé au 1'29" de David Muscat dans le trafic ça laisse rêveur
:D
Puisqu'on parle de nos top pilotes, j'aimerais bien connaitre les réglages chassis de Sébastien Gimbert, mais j'ai pour habitude de foutre la paix aux mecs qui bossent, on verra plus tard.
Petite sieste et premier roulage de l'après-midi, ça va vite et Alain peine à me suivre, il y en a deux qui essayent des pneus de développement respectivement pour Dunlop (Gimbert) et Michelin (Muscat), ils laissent des virgules de gomme partout sur le circuit et j'ai un peu honte d'être là au milieu, spectateur privilégié certes, mais chicane mobile tout de même. Bon, on en discutera ce soir. Ce qui m'emmerde le plus, c'est que je bouffe des pneus arrières et que je ne sais pas pourquoi alors que mes réglages de suspensions sont acceptables, me semble-t-il. En attendant, je me régale, la moto est facile et j'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver.
Dernier roulage aujourd’hui et c'est Alain qui me colle une demi-ligne droite le premier tour, je remonte avec difficulté, mais je remonte, meilleur temps en 1'44", bof, je pensais qu'on allait plus vite, et bien non.
Allez, à la douche, c'est bon pour la journée.
On devait profiter de ce roulage pour savoir si le moteur chauffait moins et si la consommation d'huile avait baissé.
En ce qui concerne la température moteur, comme prévu le résultat est spectaculaire, au point que j'ai dû scotcher le radia pour maintenir une température d'eau à 70° pendant les trois jours.
La conso d'huile a diminué de moitié, mais reste pharaonique avec 800 cc bouffés en à peine 500 bornes, en sachant que le moteur a moins consommé en tirant à fond que le dernier jour où j'ai roulé tranquille (je vous expliquerai pourquoi plus tard).
Mais je suis tellement content de ces trois jours que je vous parlerai une autre fois du projet moteur à venir. Si parmi vous il y a des spécialistes du Nickasil ou apparentés qu'ils se manifestent
Ceci dit, après la douche, je suis allé dire un petit bonsoir à Gimbert et à Muscat. Nous avons longuement discuté avec le mécano de Sébastien, qui roule en Honda cette année, sur les réglages châssis et à priori je suis dans les clous, je dois changer mes ressorts de fourche, mais ça je le sais depuis un an, il faut trouver le temps voilà tout.
L'ingénieur Michelin étant présent auprès de David et le débriefing de la journée étant fait, je me suis permis de lui demander les pressions préconisées à chaud pour les slicks Bibendum, sachant que chez Michelin on ne te donne que les pressions à froid. Et bien, il faut 2.5 à l'avant et 1.6 à l'arrière plus ou moins 100 grammes en fonction du comportement de la moto et/ou de l'usure du pneu arrière.
Ça fait du bien de trouver des gens compétents et accessibles. Ils n'étaient pas obligés de me répondre, mais entre passionnés pas de soucis.
Fort de ces renseignements, j'ai donc roulé le vendredi avec mes réglages suspensions, puisqu'à priori ils étaient satisfaisants, et les pressions préconisées par l'ingénieur Michelin. Bilan, à midi, 1'42.5. Ah! ça va mieux, pas encore très rapide, mais sympa pour moi, et le pneu arrière s'est re-surfacé, et ça c'est bon signe. On laisse passer la première session de l'après-midi, sieste oblige
et puis on y retourne, je sens que ça se passe bien, les pilotes me doublent avec un différentiel de vitesse moins grand, j'arrive même à suivre sur deux ou trois virages. Alain vient me voir en fin de deuxième session, tout sourire, nous sommes en 1'41.5. Juste à douze secondes des temps de Muscat dans le trafic
En attendant, du plaisir et des bons moments sans stress, même mes douleurs articulaires sont supportables. Pas un seul instant je me suis senti au dessus de mes pompes, et ça c'est important pour progresser.
Le reste du roulage, j'ai essayé de mettre en application quelques conseils prodigués par Sébastien Gimbert, qui a trouvé le temps de m'observer les quelques secondes qu'il a passé derrière moi au cours des sessions, il faut le faire quand même
" Descendre le haut du corps encore plus à l'intérieur du virage, ré-accélérer plus tôt, redresser plus vite la moto après le point de corde," des fondamentaux certes, mais à ne pas oublier pour rouler en sécurité et essayer de descendre sous les 1'40.
Est-ce bien raisonnable tout cela? peut-être pas, mais je m'en fou.
Comme dirait Brassens, j'ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou.