Après avoir lutté l’un contre l’autre pendant des décennies, les deux premiers constructeurs mondiaux ont décidé de diminuer leurs coûts en fabriquant certains modèles en commun.
L’indication d’un changement d’attitude a pu être remarquée quand Katsuaki Watanabe (« Chief General Manager » des « Motorcycle Business Operations » de Yamaha Motor Co. Ltd. depuis janvier 2015, et « Managing Executive Officer » depuis mars 2016) a expliqué que « la fabrication de modèles Yamaha par Honda serait certainement plus efficace en matière de coûts que leur production actuelle à Taiwan d’où ils sont exportés vers le Japon. »
Cela traduisait une nouvelle tactique sur le plan industriel, mais surtout une nouvelle philosophie dans les rapports entre les deux géants nippons. Ce revirement de situation s’explique par plusieurs raisons. D’abord les modèles les plus chers et les plus prestigieux (les grosses sportives) ne se vendent presque plus, or ces modèles étaient ceux qui rapportaient le plus. Leur technologie très développée interdisait leur fabrication par les constructeurs des pays émergents (indiens, par exemple). Puis ce marché des hyper sportives s’est écroulé, et ce sont maintenant des modèles beaucoup plus basiques qui se vendent, beaucoup moins chers et plus simples à fabriquer.
L’avantage de Honda et de Yamaha dans le domaine de la haute technologie ne s’est donc plus avéré très utile. Tout autant que les Japonais, les Allemands sont par exemple capables de faire fabriquer des basiques BMW et Ducati (propriété de Volkswagen-Audi) en Inde, Malaisie, Indonésie ou Brésil.
Dans un premier temps, selon Reuters, « Honda, première marque mondiale sur ce segment par les volumes, produira à partir de la fin 2018 des modèles de scooters Yamaha de 50 cm3 de cylindrée destinés au marché intérieur dans une usine du sud du pays, sur la base d'une plate-forme qu'il aura lui-même développée ». Et plus si affinité. Si tout se passe bien, les deux géants n’ont aucune raison de s’arrêter en si bon chemin.
Photo de titre : Une usine Honda
Source : Reuters (Naomi Tajitsu; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)